11 juillet 2016 ~ 0 Commentaire

La musique arabo-andalouse maghrébine

el bejjaoui,

 

La musique arabo-andalouse un genre musical profane, classique ou savant, du Maghreb, distinct
de la musique arabe classique pratiquée au Moyen-Orient et en Égypte. Elle est l’héritière de la
musique chrétienne pratiquée en Espagne et au Portugal avant la Reconquista, de la musique afro
berbère du Maghreb et de la tradition musicale arabe transmise au IXème siècle de Bagdad (alors
capitale des Abbassides) à Cordoue et Grenade. 

La musique arabo-andalouse développée en Espagne s’est propagée grâce aux échanges entre les
centres culturels d’Andalousie. L’implantation maghrébine s’est accentuée avec les Morisques
(musulmans d’Espagne convertis de force au catholicisme) et les Juifs sépharades (Juifs dont les
ancêtres vécurent dans l’Espagne médiévale) expulsés d’Andalousie devenue catholique en 1492
lors de la Reconquista et arrivant en masse en territoire maghrébin. 

La musique arabo-andalouse est une musique non écrite se transmettant oralement de maître à élève.
Bien avant la chute de Grenade, de nombreux musiciens musulmans s’étaient repliés en Afrique du
nord. La musique andalouse se retrouve (avec des variantes spécifiques) au Maroc (Fès, Tétouan,
Rabat-Salé), en Algérie (Alger, Constantine et Tlemcen), en Tunisie (Kairouan et Tunis) avec une
influence ottomane, en Lybie et en Israël (orchestre andalou d’Israël). Cette musique repose sur des
règles très strictes mais elle est au départ une musique non écrite se transmettant oralement de
maître à élève. Ce n’est qu’à partir du XVIIIème siècle que des corpus écrits apparaissent, recueillant
ce répertoire poétique menacé. Au début du XXème siècle, cette musique a fait l’objet d’un recueil
systématique par le biais de transcriptions musicales.
Au Maroc, les Andalous apportent trois formes musicales : « tarab al-âla », forme principale
rencontrée  à Fès, « tarab al-gharnâti« , forme rencontrée à Oujda, Rabat et Salé ainsi que
les « piûtim » et les « trîq«   pratiquées par les juifs..

En Algérie, la musique classique arabo-andalouse, d’expression arabe (classique), est
présente au  travers de trois importantes écoles : le « gharnati » de Tlemcen qui se revendique
de Grenade, le  « ça’naa » d’Alger qui se revendique de Cordoue et le « malouf » de Constantine
d’influence ottomane  qui se revendique aussi de Séville. Deux anciennes écoles de musique
arabo-andalouse coexistent  en Algérie, celle de Tlemcen et de celle de Constantine. L’école
d’Alger  ne fut fondé que plus  tardivement. Elle est davantage reconnue comme un berceau du
« hawzi« , un autre genre musical qui  découle de la musique andalouse.

En Tunisie, le « malouf » a subit l’influence ottomane qui se traduit par l’usage des modes
(« maqâmat »)  et des formes (« bashraf« ) et (« samai« ) turques. L’accord des instruments reste
maghrébin et la  musique  reste ancrée dans le genre arabo-andalou et l’art de la nouba.
L’école de Kairouan s’est transportée  à  Tunis, où le « malouf » est particulièrement bien
représenté. Les modes sont basés sur certains  micro-intervalles ottomans.

En Espagne, sous l’impulsion de musiciens spécialistes du répertoire médiéval ibérique,
tels Grégorio,  Luis, Carlos et Eduardo Paniagua (membres  de l’Atrium Musicae), Luis Delgado,
Begonia Olavide et  les ensembles Calamus, Mudejar et Ibn Baya, une  complicité s’est établie
avec des musiciens  marocains pour réinterpréter les noubat en terre andalouse.

En Israël, suite à l’émigration des Juifs vers ce pays, des musiciens arabo-andalous maghrébins
s’y sont retrouvés et ont formé l’Orchestre Andalou d’Israël en 1994, alors que cette musique était
éteinte au Moyen-Orient.

 

Les instruments les plus fréquents :

00b.instruments

01.rabab_tunisien

02.oud

A gauche  - Le « rbâb » est un instrument à cordes frottées présent dans tout le monde arabe. Le rabâb marocain est une vièle monoxyle dont la caisse est étroite et   bombée. Celle ci peut être en bois de noyer, citronnier, cèdre, acajou, thuya ou encore en abricotier. Le rbâb, par sa puissance et sa sonorité particulière, est aisément reconnaissable au sein de l’ensemble. Par sa   nature de basse, il joue un rôle de soutien presque permanent.
 A   droite – Le « ‘oûd » est un luth à manche court, sans frette. On distingue deux sortes de ‘ûd: le ‘ûd’arbi ( luth arabe ) et le ‘ûd sharquî ( luth oriental ) également nommé ‘ûd égyptien. Le premier, luth de la musique arabo-andalouse par excellence, est muni de quatre chœurs (cordes doubles ). Son usage tend à se raréfier au profit du second, muni quant à lui de cinq ou 6 chœurs ( cinq cordes doubles et une simple). Le ‘ûd se tient posé sur les genoux de l’instrumentiste. Ce dernier tient le manche dans la main gauche et pince les cordes à l’aide d’un plectre dans la main droite. Le ‘ûd possède une double fonction d’accompagnement et de soliste, un double rôle harmonique et mélodique.

03.tar

04.violon

A gaucheLe « târ » est   un tambour sur cadre à cymbalettes. Le cercle ou corps de l’instrument, en bois de hêtre, cèdre ou micocoulier, peut être décoré de motifs géométriques. Il est percé généralement de cinq rangées d’ouvertures où se fixent des cymbalettes circulaires en cuivre, laiton ou argent, d’un diamètre de cinq à six centimètres. L’instrumentiste tient le târ dans la main gauche, entre le pouce et l’index, le pouce étant passé à l’intérieur du cadre. Le majeur et l’annulaire actionnent les cymbalettes, également mises en mouvement par le jeu du poignet.
A droite  – Le violon (alto), utilisé à la verticale à la verticale, est un des instruments à archet qui a réussi, depuis sa construction en Europe au 16ème siècle, à intégrer admirablement plusieurs styles musicaux à travers le monde. Depuis le 19ème siècle, cet instrument prend une place de plus en plus dominante dans les orchestres de musique arabe. Ce instrument a acquis, dans le monde arabe, une certaine  notoriété, variant les techniques de jeu.

05.kanoun

06.Darbouka

A   gaucheLe qanoun, abusivement écrit kanoun, est un modèle de cithare, qu’on utilise autour du bassin méditerranéen et en Arménie. C’est l’ancêtre du Psaltérion lui-même à l’origine du clavecin.
 A droite   - La   darbouka. Tambour en gobelet répandu dans toute l’Afrique du Nord, et en calice dans le Moyen-Orient et les Balkans. Datant de 1100 avant J.-C., elle est un des principaux instruments de percussion du monde arabo-musulman. Elle est liée  au « zarb » persan (appelé aussi tombak), mais n’ayant par contre aucun lien avec le « djembe » africain.
Il n’est pas rare d’entendre aussi le piano et le violoncelle

Quelques orchestres en Algérie

00c.orchestrest

L’association de musique  » El Inchrah  Li_Tarab Al Andaloussi » est née le 08 janvier 1997. Littéralement son nom signifie : « La réjouissance » (dans la pratique du chant andalou). Créée à l’initiative d’un groupe de musiciens issus des différentes associations de la ville d’Alger, elle a pour but l’enseignement, la vulgarisation et la sauvegarde de ce pan du patrimoine musical algérien.

21.orchestre_inchirah

L’orchestre de l’association, de quinze à trente musiciens (la classe supérieure), représente celle-ci dans les différentes manifestations culturelles ou officielles à   l’intérieur du pays comme à l’étranger.

22.inchi-feminin

Par ailleurs, El Inchirah reste une des premières associations (pratiquement la seule en Algérie) à avoir présenté un orchestre féminin (de quinze musiciennes); un   orchestre qui représenta (et représente) l’association à maintes occasions. Ci-dessus, l‘orchestre féminin autour du professeur Hinni.

23.association_Nassim_El-Andalouss_Oran

L’association « Nassim El
andalous » d’Oran

24.orchestre-et-musiciens-juifs-d-algerie-1904

Orchestre et musiciens juifs
d’Algérie en 190
4

25.el-djazira_kouba

Orchestre « El Djazira » de Kouba
(‘Alger)  qui existe depuis 1993,

26.El_Widadia_Blida,_haouzi

Orchestre « El widadia » de Blida. l’une des plus
anciennes formations du pays, datant de 1932.

27.Ensemble_National_Algérien_Musique_Andalouse

28Ensemble_National_Algérien_Musique_Andalouse2

Ensemble National Algérien de Musique Andalouse

29.association_elKortobia_tlemen.PNG

Assocaton « El Kortobia » de Tlemcen

30.bibans-andalus

Orchestre de l’association « Bibane el andalous », créée en 2009 à
Bordj Bou Arreridj, dirigée et présidée par Tibourtine Md  Cherif.

Pour en savoir plus, Voir le blog consacré au   patrimoine de musique arabo andalouse
http://patrimoine-arabo-andalou.over-blog.com/archive/2015-04

 

Chanteurs de Maalouf et de musique arabo-andalouse

41.Mohamed_Tahar_Fergani

Mohamed Tahar Fergani, né le
9  mai 1928, chanteur, violoniste
et compositeur,
une des figures
de proue du malouf.

42.khaznadji

Khaznadji  né le 11 juillet 1929
à Alger, musicien et chanteur.
Professeur au Conservatoire
de musique d’Alger.

43.Cheikh_Larbi_Bensari

Cheikh Larbi Bensari (1867- 1964), maître
du gharnati et du hawzi tlemcénien.i

44.Sadek_bejaoui

Cheikh Sadek El Béjaoui, (1907 – 1995), chanteur et   compositeur, qualifié de « maître incontesté de la   chanson andalouse »

45.malouf_raymond

Sylvain Ghrenassia au violon et Raymond Leyris au oud, « Les plus grands chanteurs et musiciens de malouf de Constantine, artistes juifs chantant en arabe.

46.Lili_Boniche

Lili Boniche (1921-2008), chanteur
algérois de musique arabo-andalouse.

47.dali.PNG

Dali Abdelkrim (1914 – 1978), chanteur et
musicien, mâalem du gharnati et du hawzi
tlemcénien, instrumentiste polyvalent, jouant indifféremment le rebab et le oud.

48.bahja_rahal

Bahdja Rahal, née en 1962, musicienne et
interprète soliste de la musique andalouse
ayant vécu toute sa   vie en Algérie
et depuis peu en France

 

Musique arabo-andalouse et philatélie algérienne

T01.derbouka_tar_racim

Musiciens de Derbouka et Tar.
Timbre de Mohammed Racim.
Émis le 25 Décembre 1965
.

T02.rabab-luth_racim

Musiciens de Rbab et luth.
Timbre de Mohammed Racim.
Émis le 25 Décembre 1965

T04.rabab-luth_racim3

Musiciens de Mhd Racim.
Enveloppe du premier jour

T03.rabab-luth_racim2

Musiciens de Mhd Racim.
Enveloppe du premier jour

T05.kouitra_temmam

Kouitra. Timbre de Mohammed Temmam. Émis le 17 Février 1968.

T06.luth_temmam

Luth. Timbre de Mohammed
Temmam. Émis le 17 Février 1968

T07.rebab_temmam

Rbab. Timbre de Mohammed
Temmam
. Émis le Février 1968

T08.instrments_temmam

Instruments de musique. Temmam. Enveloppe du premier jour

T09.guimber_KKrim

T10.guimber_KKrim2

Guimber. Timbre de Kamardine Krim. Emis le : 20 Septembre 1984. Le guimber, instrument à trois cordes, est constitué d’une caisse en bois en forme de demi-poire munie d’un manche rond. Il faisait partie des orchestres populaires des villes de l’Ouest algérien telles Tlemcen et Nédroma et parfois. même à Alger.  Malheureusement, des instruments plus complets l’ont définitivement supplanté et il ne figure presque plus dans les formations dites populaires.. + Enveloppe du premier jour

T11.qanoun_bentounes

Qanoun. Timbre de Bentouné Sid  Ahmed. Emis le 28 Novembre 2010

T12.dali_cherrih

T13.dali_cherrih2

Abdelkrim Dali. Timbre de Djazia Cherrih. Émis le : 16 Novembre 2014.
Commémoration du centenaire de la naissance du Cheikh A. Dali  (1914 – 1978).
+  Enveloppe du premier jour

 

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