Peintre algériens 18 : Bounoua Hamza
De la recherche à la contestation
Biographie sommaire
Né en 1979 à Bouïra, en Algérie, Hamza a rejoint la prestigieuse Académie des Beaux Arts, en 1997 au Salon de Paris, après avoir étudié à l’école supérieure des beaux-arts d’Alger. Cet artiste-peintre, designer réside actuellement au Koweït, où il reçut le grand prix de la biennale internationale “Mohamed Abd El Mohcen El Khorafi” de l’art arabe contemporain en 2006.. Il puise son inspiration dans l’art islamique, arabe et africain, incorporant dans son travail l’élan vital de ses origines berbères et sa culture amazighe. « Mon travail plastique est une palette très nuancée où les cultures se marient, et les couleurs dansent en toute verticalité. Mon travail est une symphonie colorée à travers la répétition des motifs ornementaux, les lettres et les figures humaines« , souligne-t-il. Son œuvre est un tissage culturel varié à la quête de la pureté de l’âme.
« Ses peintures (…) sont un chant remontant des fonds abyssaux à la surface de la conscience, pour aller ensuite se répandre, se déverser comme l’eau de la source, douce et palpitante, dans l’autre vie. En fait, ce chant vient briser cette frontière séparant deux existences : la vie réelle et la vie psychique. » (Yacine idjer).
Il a réalisé des fresques à Alger, à Sétif, à Sarajevo et à Koweït City.
Expositions
Son travail a été présenté dans des expositions individuelles et collectives à Bahreïn, au Koweït, en Algérie, dans les Emirats arabes unis, en Jordanie, au Liban, à Doha et au Qatar; de même qu’à New York, au Canada, en Bosnie, à Rome, au Brésil et au Royaume Uni.
Expositions individuelles (Marseille 1999 ; Alger 2002, 2008, 2013 ; Dubaï 2008, 2011, 2012 ; New York 2010 ; Miami 2010 ; Doha 2011 ; Rome 2012 ; Amman 2013) ; Expositions collectives (Alger 1999, 2000, 2007, 2010, 2011, 2012 ; Sarajevo 2001 ; Koweït 2006 ; londrès 2008 ; Manama 2012 ; Paris 2012, 2013)..
Ses productions
« Les portes de l’énigme«
Calligraphie Les formes de Bounoua sont profondément inspirées par la calligraphie arabe et les signes berbères, ainsi que la spiritualité orientale, « Ces signes ne peuvent pas être lus ou déchiffrés en eux-mêmes, mais contribuent à l’ensemble de la peinture pour donner une impression d’harmonie spirituelle et de la paix dans le chaos « . La lettre arabe, et peut-être berbère pour les connaisseurs, constitue véritablement la matière du socle solide, sur lequel repose le support environnemental de ces peintures. La lettre et puis le chiffre à redondance géométrique variée et soutenu reviennent comme un leitmotiv, comme une orbite de constellation gravitant autour du cœur de l’œuvre. Si la calligraphie se veut une unité spéciale sur quelques tableaux, elle est plutôt soluble dans un magma de lettres et de chiffres déclinés parfois à l’envers. Que ce soit en technique mixte ou acrylique (encre sur papier), il y a ce détail qui saute aux yeux lorsqu’ on regarde de bien près l’ensemble des œuvres de Hamza Bounoua placées sous le générique « Les portes de l’énigme« . Ce détail peu banal et qui revient d’ailleurs en force est ce mot « Houa » écrit en arabe que l’on retrouve, que ce soit dans ces peintures, ou sur les photos. |
Les femmes en pays d’Islam.
En plus du travail sur la calligraphie, Bounoua présente une forme nouvelle d’expression à travers la photo. La femme, ses tourments, ses douleurs et ses désirs sont au cœur de ce travail esthétique très actuel. La parabole, les souliers, les masques à gaz et le niqab (voile intégral) sont des « instruments » aux mains de l’artiste pour inviter à la réflexion sur la place de la femme dans les nations arabo-musulmanes et sur le rapport – pas souvent clair – entre culture et culte. Dans ces photos, l’artiste entend évoquer, a-t-il estimé, « certaines interprétations erronées de la religion musulmane dans les pays arabes« . Il pointe la confusion faite dans certains pays arabes entre le « choix personnel et légitime de pratiquer sa religion en se voilant, et les traditions rétrogrades« . En mettant en scène une femme voilée avec masque à oxygène et une autre avec masque mais la tête découverte, Bounoua Hamza s’insurge contre ceux qui ont une mauvaise interprétation de l’Islam et réduisent la foi a un étrange accoutrement, contraignant les femmes à se retrouver asphyxiées et interdites de respirer, au propre comme au figuré. Ses toiles sont une dénonciation de la « confusion qui ne cesse de prendre de l’ampleur entre la pratique saine et légitime de la religion et la pensée rétrograde qui sacrifie l’être sur l’autel du « paraEtre » et qui fait primer l’apocryphe sur l’authentique.
Figures énigmatiques
Dans son œuvre, Bounoua Hamza a produit une galerie de personnages qu’il présente en solo ou en tribu, avec des masques figés qu’il capte sur des plaques de plexi et en processions inquiétantes d’une uniformisation qui menace. Ces personnages sont hors du temps et de l’espace, ne sachant s’ils émergent d’un passé ancestral ou s’ils annoncent un avenir sombre. Ces personnages énigmatiques nous accueillent et nous surprennent. Une belle surprise, à n’en point douter. Les tableaux sont également en diptyques, et en triptyques, en couleur changeante crescendo.
Sources - JETSET magazinz.net. http://jetsetmagazine.net/jetset,mag/exposition-de-hamza-bounoua-a-ghaya-gallery-love-or-hate-them-you-must-create-them.16.3753.html - Artubag. http://artburgac.blogspot.com/2013/08/hamza-bounoua.html - Albareh art gallery. http://blog.albareh.com/?p=392# - Africanah.org – http://africanah.org/hamza-bunoua-present-in-akaa-fair-paris/ - FFRdesigner - http://www.ffdesignermag.com/17455-21. - Quotidien l »expression http://www.lexpressiondz.com/culture/185271-la-calligraphie-la-femme-et-lui.html - Blog de Lalla Ghazwana. http://www.zohramaldji.fr/wordpress/?p=31630 |